Ces trois pays du Maghreb en tête du classement des naturalisations en France
Ces trois pays du Maghreb en tête du classement des naturalisations en France

Les dernières statistiques publiées par le ministère français de l’Intérieur confirment une tendance lourde : les ressortissants du Maghreb
dominent largement les acquisitions de la nationalité française en 2024. En tête de ce classement, le Maroc conserve une avance nette, tandis
que l’Algérie et la Tunisie complètent un podium largement maghrébin.
Sans surprise, les Marocains demeurent les principaux bénéficiaires de la nationalité française. En 2024, 14 454 ressortissants marocains
sont devenus Français. Un chiffre en hausse de 8,7% par rapport à l’année précédente. Cette progression permet au Maroc de consolider sa
position de premier pays d’origine des nouveaux citoyens français. Ce leadership s’inscrit dans la durée. Année après année, le royaume
chérifien figure en tête des statistiques, porté par une communauté historiquement installée en France et par des parcours migratoires
souvent anciens, favorisant l’accès à la naturalisation.
Algérie et Tunisie : un trio maghrébin solidement installé
Derrière le Maroc, l’Algérie se classe en deuxième position avec 12 002 acquisitions de la nationalité française en 2024. La hausse est plus
contenue (+5,2%), mais le volume reste élevé, confirmant le poids démographique de la communauté algérienne en France. La Tunisie
complète ce trio avec 7 250 naturalisations. Si le nombre est inférieur à celui de ses voisins, la progression est la plus marquée du top 3, avec
une augmentation de 13,9% sur un an.
Malgré cette dynamique, le nombre de nouveaux Français d’origine marocaine demeure presque deux fois supérieur à celui enregistré pour la
Tunisie. À eux trois, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie totalisent 33 706 nouveaux citoyens français en 2024, soit près d’un tiers de l’ensemble
des naturalisations enregistrées sur le territoire. Les données du ministère de l’Intérieur permettent également de mieux cerner les modalités
d’accès à la nationalité.
Naturalisation en France : quels profils pour les ressortissants maghrébins ?
Pour les Marocains, 28,8% des acquisitions passent par une déclaration anticipée, un dispositif qui concerne majoritairement des jeunes nés
en France ou y ayant grandi. Cette proportion est quasiment identique chez les Algériens (28,6%). En revanche, elle diffère fortement
d’autres nationalités, comme les Turcs ou les Comoriens, pour lesquels plus de trois quarts des naturalisations passent par ce type de
procédure.
Au total, la France a accordé la nationalité à 101 509 personnes en 2024, toutes origines confondues. Cela représente une hausse globale de
6,7% par rapport à 2023. À noter que les dix premières nationalités d’origine concentrent à elles seules 53% de l’ensemble des nouveaux
passeports français délivrés. Ces chiffres illustrent à la fois l’attractivité de la France et l’importance des dynamiques migratoires anciennes,
notamment avec le Maghreb.
Diaspora marocaine : un rôle économique important depuis l’Europe
Au-delà des naturalisations, les données d’Eurostat font ressortir l’impact économique d’envergure de la diaspora marocaine. En 2024, les
transferts de fonds depuis l’Europe vers le Maroc ont atteint des niveaux records, portés principalement par la France et l’Espagne. Depuis
l’Hexagone, les ménages ont envoyé environ 3,4 milliards d’euros vers le royaume, soit plus de 36 milliards de dirhams. Il s’agit du plus
important flux financier sortant de France à destination d’un pays non membre de l’Union Européenne.
L’Espagne arrive en deuxième position avec 1,5 milliard d’euros transférés vers le Maroc en 2024. Particularité notable : 92% des fonds
quittant l’Espagne sont dirigés vers des pays hors UE, soulignant le poids de l’immigration extra-communautaire, en grande partie
marocaine. À l’échelle européenne, les transferts personnels ont dépassé 52 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6% sur un an et de plus
de 50% sur cinq ans. Si l’Allemagne reste le premier contributeur global, le corridor France-Maroc s’impose comme l’un des plus stratégiques
pour les économies du sud de la Méditerranée.